lundi 5 septembre 2016

Cruelles


Cruelles de Cat Clarke
417 pages - Publié chez Robert Laffont, Collection R
9.5/10 - Émouvant, saisissant, renversant : du grand Cat Clarke !

Résumé 

Quatre filles. Un secret partagé. Une montagne de culpabilité.
Alice King, 16 ans, part avec sa classe pour un séjour en Ecosse. Elle ne s'attendait pas à des vacances de rêve, mais jamais elle n'aurait pu imaginer la tournure cauchemardesque que vont prendre les événements.  La jeune fille et sa meilleure amie Cass se retrouvent à devoir partager un chalet avec Polly, l'asociale de service, Rae, la gothique bipolaire, et Tara, la reine des pestes. Populaire, belle et cruelle, cette dernière prend un malin plaisir à humilier les autres à longueur de journée. Mais Cass compte bien profiter de cette semaine au vert pour donner à Tara une leçon qu'elle n'est pas prête d'oublier. Avec l'aide de ses camarades de chambrée. Le vent a tournée pour la reine du lycée. L'heure de la revanche a sonné..




Chronique

Il y a un an, je découvrais l'écriture de Cat Clarke avec l'histoire de Confusion. Une histoire qui, souvenez-vous, m'avez marquée et beaucoup émue. Alors, c'est confiante que je me suis plongée dans ce second roman de l'auteur. Et pour la seconde fois, je ressors de ma lecture à la fois satisfaite de ce que j'ai pu lire mais aussi très troublée par la tournure qu'ont prise les événements. Encore une fois, Cat Clarke m'a touchée au plus profond de mon cœur et il m'est difficile de me remettre de cette lecture...

L'histoire commence sur une note austère : une messe commémorative, celle de Tara Chambers, ancienne condisciple d'Alice, notre héroïne. Il ne faut pas plus d'un chapitre pour comprendre le nœud du problème : Alice, ainsi que d'autres filles, sont coupable de la mort de Tara, ces filles ont fait des choses terribles et n'en ont rien dit à personne. On pourrait croire que ce début en fanfare nous fasse peu apprécier le personnage d'Alice mais ce n'est pas le cas. Au contraire, dès les premières pages, je l'ai appréciée. Je me suis très vite attachée à elle et tout au long du roman, elle m'a touchée, et m'a même fait avoir les larmes aux yeux.

J'ai beaucoup aimé aussi que les personnages ne soient ni tout noir ni tout blanc. Ici, ils sont nuancés, ils ne sont pas simplement gentils ou méchants, ils évoluent au fil de l'histoire et des événements. Ce qui fait qu'à la fin de l'histoire, on a l'impression qu'ils ont échangé leur rôle, que les victimes sont devenues les bourreaux et vice versa.  Et au fond c'est bien plus réaliste car on ne peut pas être systématiquement la même personne quoiqu'il nous arrive. Certaines choses nous dévoilent, nous changent et ici, l'auteur joue très bien sur cet aspect de l'humanité.

Ensuite, j'ai trouvé qu'en quelques pages, l'auteur nous fait ressentir tellement d'émotions. La culpabilité que ressent Alice est très pesante et elle provoque énormément de réactions chez le lecteur qui la suit. J'ai eu une boule au ventre dès le début et très souvent les larmes aux yeux au fur et à mesure que j'avançais dans l'histoire, que j'en apprenais plus. En plus, d'autres événements assez sombres surviennent au cours de l'histoire et les rares positifs sont remis en question avec la culpabilité des personnages ce qui donne un roman très tragique et vraiment triste, qui prend aux tripes et au cœur.

Et comme si ce n'était pas assez, comme si je n'avais pas déjà été assez touchée, la fin survient comme un boulet de canon. Même si je l'attendais, même si je me doutais que ça finirait ainsi, je n'ai pu m'empêcher de pleurer tellement j'ai trouvé les derniers dialogues tristes et décisifs pour les personnages. L'auteur termine son roman sur une fin ouverte, ce qui généralement ne me plait pas mais ici, je ne m'attendais pas à autre chose. Je crois même que je suis contente de ne pas savoir ce qui va arriver ensuite, car je pense que ça m'aurait encore plus brisé le cœur. En finissant ainsi, j'ai eu l'impression qu'elle nous donnait de l'espoir en nous laissant choisir comment nous voulions que finisse l'histoire.

En bref, j'ai eu tellement de mal à faire cette chronique et j'ai l'impression qu'elle est encore en dessous de ce que j'ai pu ressentir lors de ma lecture. Cela fait quelques jours déjà que j'ai refermé ce roman et pourtant, il m'est impossible d'oublier l'histoire d'Alice et même s'il m'a brisé le coeur, je retiens juste quelle fabuleuse lecture il a été. Je n'hésiterais pas une seconde à lire les autres romans de l'auteur car ce qu'elle provoque en moi est à chaque fois très puissant et surtout, unique.

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Et les copines, elles en pensent quoi ?
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